En farfouillant sur Internet, jai eu la surprise de découvrir, sur un site consacré au Bigfoot ( 1 ),
que l’on signale des créatures similaires en... Irlande. J’ai aussitôt contacté l’auteur de ce
texte pour lui signaler combien cela me paraissait invraisemblable, dans un pays aussi peu
montagneux, aussi peu boisé, aussi peu marécageux. Il ne citait aucun autre pays d’Europe
occidentale. Il m’a répondu qu’il s’était trompé, que c’était de l’Ecosse qu’il avait voulu parler.
De fait, il a rectifié aussitôt l’information sur son site, et m’a gentiment envoyé des
compléments d’information. Je n’ai pas insisté. Ai-je eu tort ? Voici un cas ancien trouvé
ailleurs.
"Un des supports de l’écu du comte d’Atholl, de la famille Murray, est un homme sauvage
enchaîné, commémorant ainsi la prise d’un sauvage dans les roches de Craigierbarns au
XVIIème siècle par l’un des Murray, à qui fut offerte, à titre de récompense, la main de
l’héritière des Atholl et la succession du titre ( 2 ) ...".
Ce genre de témoignage est considéré par certains comme suffisant, pour peu qu’il soit
corroboré par d’autres, pour soutenir la présence d’hominoïdes reliques à une époque et dans
une région données. Mais à la même époque, et même au siècle suivant, on a des relations au
moins aussi nettes d’hommes sauvages en France.
Seulement, en Ecosse, on signale encore, de nos jours, un géant poilu, dit "Fear Liath Mor"
ou "Big Grey Man" ( 3 ). Sérieux ? N’allons pas trop vite.
On est réduit à des témoignages. Pas de
moulages de traces, encore moins de photographies des créatures, d’enregistrements de cris,
d’excréments ou de poils. Si tous ces éléments, à de multiples reprises, ont été rassemblées
pour Bigfoot sans parvenir à ébranler la masse de l’intelligentsia scientifique, que peut-on
espérer sans eux au pays des fantômes ? Problème, les chercheurs actifs sont essentiellement
des fortéens, qui admettraient aussi bien un Yéti au Bois de Boulogne mais ne se soucieraient
pas de rechercher des indices matériels, car pour eux il n’y en a pas a priori. Donc, en Ecosse,
personne ne va ( encore ? ) se faufiler dans les taillis pour rechercher des traces, comme
d’autres ont appris à le faire en Amérique aussi bien qu’en Asie centrale.
L’Ecosse compte quelque 5 130 000 habitants sur
78.783 km2, une densité de population qui
paraît absolument rédhibitoire. Toutefois, cette population se trouve à plus de 97 % dans les
Lowlands ( région de Glasgow et Edimbourg ) et sur les côtes. Le reste ne paraît donc, si on s’en
tient à ce critère, pas plus invraisemblable que, disons, la Floride ou l’Ohio, grands producteurs
d’observations de bigfeet, ou le nord du Caucase, patrie de l’Almasty,
ou encore les Montagnes Bleues australiennes et leurs yowies.
1993 ou 1994, trois jeunes hommes ( dont l’identité n’a pas été révélée ) se promènent dans
un bois près de Torphins ( à l’ouest d’Aberdeen ). L’un d’eux voit soudain un géant velu
traverser le sentier, à deux cents mètres devant eux. Il est terrorisé, mais ses camarades ne le
croient pas... jusqu’à ce qu’ils aperçoivent à leur tour la créature. L’un d’eux jette une pierre
dans sa direction et elle disparaît. Quelques semaines après, dans la même région, le même
trio voit une créature comparable, ou la même, courant à côté de leur voiture, à une vitesse
qui aurait "approché les 45 miles à l’heure". L’un des trois garçons a une amie qui vit dans une
maison écartée, en bordure de forête, et qui a vu deux fois le même genre de spécimen depuis
sa fenêtre ( 4 ).
Mais le lieu des observations les plus fréquentes, depuis des siècles, est le haut du Ben
Macdhui, deuxième sommet des Iles Britanniques. Il s’agit d’un endroit très couru par les
randonneurs, mais on peut en dire autant de bien des régions à bigfeet, comme des abords de
l’Everest où pourtant le Yéti se maintient. Egalement cités, les Monts Cairngorm ( juste au nord
du précédent, où l’on trouve les derniers rennes d’Ecosse, mais aussi une station de ski ), le
Black Mount ( une vingtaine de kilomètres plus au sud-ouest ), le sud de l’île de Skye, et même
l’île de Canna ( 5 ). Cette dernière, pratiquement inhabitée, couvre une douzaine de kilomètres
carrés et ne paraît donc pas suffisante pour nourrir une population viable de géants velus... à
moins qu’ils ne tirent leur nourriture de la mer ( il semblerait que certains bigfeet
le fassent ) ( 6 ).
A chacun de se faire une idée.