Je connaissais déjà l’auteur Thom Powell pour l’avoir vu dans une séquence du film " Cryptopuzzle "
diffusé sur ARTE en 2002. Professeur de sciences naturelles, il donnait un cours de Bigfoot à ses élèves... Puis en mai 2003, j’eus l’occasion
de le rencontrer à l’occasion de la Convention annuelle de l’International Bigfoot Society, à Hillsboro ( Orégon, USA ).
Thom Powell y présentait un sujet sur l’habituation [ un terme que l’on traduira en français plutôt
par " accoutumance " ] du Bigfoot. Car si cet Hominidé existe bel et bien, la démarche scientifique qui s’impose
n’est pas d’aller le traquer dans les bois, mais plutôt de l’observer in situ afin de l’habituer à la présence du chercheur, comme l’ont fait Diana Fossey
pour les gorilles, ou bien Jane Goodall pour les chimpanzés, en Afrique.
Le titre du livre " The Locals " [ " Les locaux " ou familièrement : " Les
gens du coin " ] met tout simplement l’accent sur le fait que les Bigfoots sont dans le Pacific Northwest [ région bordant le Pacifique
aux USA et au Canada ] depuis des temps immémoriaux...
" The Locals " est un livre bien documenté, qui fourmille de témoignages et d’indications méthodologiques
précieuses [ Thom Powell est, rappelons-le, professeur de sciences ]. Ce n’est pas un ouvrage théorique sur le " phénomène " bigfoot,
mais un livre de réflexion sur les bigfoots, considérés comme formant une espèce autochtone, sans doute rare, mais physiquement bien présente
dans le Pacific Northwest.
Contrairement à ce que l’on peut penser en Europe, il n’a pas que des gens sans réelle expérience scientifique - ou ceux
qui recherchent ici le sensationnel à tout prix - pour s’intéresser au Bigfoot, mais aussi des savants de renom. Parmi eux, citons les anthropologues
Grover Krantz ( † ) et Jeff Meldrum, ainsi que le zoologue Henner Fahrenbach.
Ce dernier, que j’ai également rencontré à Hillsboro, a été à l’origine un spécialiste des crustacés. Actuellement, il travaille
au Primate Research Center de Beaverton ( Orégon ). De par ses fonctions, il dispose tout naturellement de nombreux éléments
de comparaison : poils de primates, d’ours et de divers autres mammifères du Pacific Northwest. Ainsi que la possibilité d’étendre un jour
ses investigations à l’ADN, si des séquences comprenant des marqueurs spécifiques sont quantifiables.
Les bigfoots présentent des particularismes, ou des particularités spécifiques, comme toute espèce biologique vivant sur le terrain.
Si l’on n’a a pas encore la " preuve " scientifique, comme la dépouille ou les os que réclament les zoologistes
pour cataloguer ou classifier la créature, en revanche on a un excellent faisceau de présomption. On peut parler d’évidence,
comme le font les Anglo-Saxons.
Au niveau des poils, analysés par le Dr Fahrenbach, on trouve des indications précieuses dans le
livre " The Locals " : au moins 15 poils [ de 4 localités différentes ] se distinguent remarquablement
des échantillons animaux de référence. Cela peut paraître peu... Mais cela provient des critères choisis par le zoologiste, très sévères.
Tout d’abord, pour éviter au maximum toute confusion avec des poils ou cheveux humains, ce sont des poils
qui n’ont jamais été coupés par des ciseaux ou par toute lame. Leur bout est soit obtus, soit fourchu.
Ces poils ont été collectés aux abords d’un endroit où il y a eu témoignage visuel... Et surtout, où il y a ces fameux
branchages twistés ou " tordus ", qui paraissent être une excellente indication du passage de Bigfoot. En tout cas, un être humain
ne serait pas à même de le faire avec ses mains nues, car il lui faudrait une force incroyable !
Ce ne sont pas de grosses touffes, qui seraient plus typiques d’ursidés ou d’ongulés, mais plutôt des poils isolés,
d’une longueur de 4 à 15 pouces [ 10 à 45 cm ].
Dans les poils trouvés, il n’y a pas de véritable " moelle ". Ils ressemblent en cela à des cheveux d’humains
blonds, qui souvent n’ont pas de medulla [ moëlle ]..
Quant aux ours, ils ont une medulla plutôt importante, avec des cellules incluses ; les ongulés ont en une qui
ressemble à du polystyrène, et les rongeurs ont en une à l’aspect de collier de perles...
Sous le microscope, et là que ça devient très intéressant, les poils imputés au Sasquatch ont une coloration rougeâtre,
quelque soit la couleur qu’ils présentent à l’œil nu ( noir, brun ou roux ).
Les recherches se poursuivent...
Voici donc un excellent livre didactique qui aura sa place dans toutes les bonnes bibliothèques et sur les étagères
des passionnés d’anthropologie, d’hominologie, d’ethnologie, de zoologie et de cryptozoologie !